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Le mouvement Dada

Dada-soirée KaufleutenZurich

Dada est la révolte, même. Ainsi pourrait-on, paraphrasant le titre du célèbre "grand verre" de Marcel Duchamp, résumer en une formule ce qui distingue ce mouvement de la plupart des écoles esthétiques modernes : non content de vouloir remettre en question certains concepts ou certaines techniques dépassées, il incarne la forme la plus aiguë d'un esprit de subversion individuelle et collective qui a envahi notre époque. Breton l'avait bien senti dès 1919 : le but avoué de Dada était de "tuer l'art".

L'histoire du mouvement Dada se confond donc avec la foudroyante percée intellectuelle déclenchée, simultanément et indépendamment, en divers points du globe par plusieurs groupes de jeunes artistes, littérateurs et philosophes : en quelques années, de 1915 à 1923, elle allait ébranler les fondations esthétiques du temps, qu'elles fussent traditionnelles ou d'avant-garde, et amorcer une révolution qui, du surréalisme au Pop Art, allait en un demi-siècle bouleverser notre vision du monde.

Dada à Zurich

Deuxième émission sur dada qui raconte la naissance en 1915 du groupe dada de Zurich en Suisse, son développement puis sa disparition en 1919. Elle est construite sur une alternance d'interviews des personnalités qui ont participé à ce mouvement : Christian SCHAD, Richard HUELSENBECK, Marcel JANCO, Hans RICHTER ainsi que Julius EVOLA, fondateur de la revue Bleu en Italie et Gabrielle BUFFET PICABIA. On y trouve de nombreuses illustrations des oeuvres de l'époque.

4 avril 1971 : durée 54 minutes

Hugo Ball se déguise en phallus lors de la première soirée dadaïste à Zurich

Le 5 février 1916, le jeune poète allemand Hugo Ball et son épouse Emmy Hennings, danseuse et chanteuse, inaugurent le Cabaret Voltaire qu'ils viennent d'ouvrir à Zurich. La soirée est un pur délire, un délit aux conventions de l'époque. "On chante, on récite - le peuple - l'art nouveau le plus grand au peuple - (...) soirée russe soirée française", écrit Tzara. Sur une estrade, d'étranges personnages déguisés mènent un grand sabbat. Dans la salle, ça crie, ça hurle. Hugo Ball se produit dans un accoutrement en carton rigide et argenté figurant un phallus en érection. Des poètes déclament des onomatopées. Le mouvement dada prend vie. "Nous sommes tellement pris de vitesse par les attentes du public que toutes nos forces créatives et intellectuelles sont mobilisées... Aussi longtemps que toute la ville ne sera pas soulevée par le ravissement, le Cabaret n'aura pas atteint son but", écrit Ball. Lors des soirées qui connaissent un succès grandissant, Tzara s'impose comme le chef de file de cet art nouveau.

Le Cabaret Voltaire est fréquenté par le peintre-poète Jean Arp, le peintre-architecte Marcel Janco, la danseuse-peintre Sophie Taeuber et l'écrivain-poète Richard Huelsenbeck. N'ayant pas les moyens de faire des travaux, Hugo Ball demande à ses amis artistes de lui prêter des tableaux pour couvrir les murs. Il y a là des Modigliani, des Picasso, des Klee et des Kandinsky, entre autres. Hugo Ball appartient à une famille catholique très stricte. Étudiant à l'université de Munich, il délaisse l'enseignement classique pour étudier l'anarchisme russe, la mystique hindoue ou encore la psychanalyse. Il écrit des poèmes, des pièces de théâtre. Il côtoie le milieu expressionniste. Il organise des manifestations contre la guerre. Puis il se rend à Zurich avec sa nouvelle compagne, Emmy Hennings. C'est Marcel Janco, le peintre, qui lui présente Tristan Tzara tout juste débarqué de Bucarest où il s'ennuyait comme un rat mort. Ball le convainc de rejoindre leur bande de peintres, poètes, cinéastes et autres artistes dissidents pour "jouir de leur indépendance" au cours de soirées organisées dans les cafés de Zurich. Il faut en finir avec le vieux monde ! Leurs armes, le délire, l'autodérision, la déconstruction du langage, les inventions sonores, les costumes abracadabrantesques... L'ouverture du Cabaret Voltaire leur permet toutes les excentricités dans une Europe en guerre. Le 28 juillet, Ball y lit le manifeste dada. Dès 1917, le dadaïsme essaime dans toute l'Europe, délaissant le Cabaret Voltaire.

Frédéric Lewino et Gwendoline dos Santos dans Le Point du 05/02/2013


Voir aussi Cabaret Voltaire, DADAÏSME - par ernø


Affiche pour l'ouverture du "Cabaret Voltaire", 1916, lithographie par Marcel Slodki. Kunsthaus Zurich.

Hugo Ball 1886 –- 1927

Le mot-écrin "dada" lui-même, volontairement dépourvu de sens, fut découvert par hasard au début de 1916 dans les pages d'un dictionnaire. Des expositions regroupèrent les toiles des dadaïstes (Otto Van Rees, Viking Eggeling, Augusto Giacometti, Walter Helbig, Oscar Lüthy, Max Oppenheimer, Otto Morach, Arthur Segal...), mêlées aux oeuvres des peintres contemporains dont la plupart d'entre eux subissaient l'influence. On s'intéressait surtout à l'art abstrait, à l'impressionnisme, à l'art nègre, à l'art nouveau. C'est chez certains artistes plus fortement individualisés que l'on reconnaît les premiers signes originaux : d'emblée, Hans Arp avait inventé ses configurations simples et pures, abstraites de nature plutôt que par effet de recherche. Ses collages et ses reliefs comme les tissages et compositions de sa compagne Sophie Taeuber, se distinguent des productions contemporaines de Mondrian et de Kandinsky par un abandon total aux caprices du hasard. Ces observations valent aussi pour les plâtres polychromes de Marcel Janco et pour les Schadographies, épreuves photographiques originales obtenues dans le laboratoire de Christian Schad par contact direct des objets avec le papier sensible.

Christian Schad

Sous l'aiguillon de son imprésario Tzara et de son maître à penser Hugo Ball, le groupe dadaïste zurichois, renforcé en 1919 par la venue de Picabia, devait défrayer la chronique dans la presse helvétique jusqu'en 1920.

Seepferdchen und Flugfische (Seahorses and Flying Fish) by Hugo Ball

Vidéo par Grant Strombeck : Bob Marsh interprète le poème sonore de Hugo Ball. Superbe !


Tristan Tzara 1896 - 1963


Hans Richter 1888 - 1976

Hans Richter par Man Ray

Né à Berlin en 1888, Hans Richter fait ses études à l'Académie des Beaux Arts de Berlin en 1908 puis à l'Académie de Weimar en 1909. Il est vite attiré par l'expressionnisme allemand avant de se tourner plus tard vers le cubisme. Profondément marqué par la Grande Guerre il est blessé sur le front de Russie et s'installe à Zurich en 1916 où il participe aux débuts de Dada, mouvement mené par Tristan Tzara. Il y rencontre et se lie d'amitié avec le peintre suédois Viking Eggeling qui l'initie à l'abstraction. Richter se lance alors dans une peinture abstraite fondée sur la décomposition du mouvement.

Parallèlement à ses compositions lyriques et très colorées, il se retire dès 1918 près de Berlin avec Eggeling, pour travailler à des « tableaux-rouleaux » qu'ils tentent à partir de 1921 d'animer cinématographiquement. Il réalise alors Rythmus, 21, 23, et 25, où évoluent des formes géométriques. Sa peinture évoluera également vers une abstraction plus géométrique, dominée par un graphisme dépouillé.

C'est à cette époque qu'il rejoint à Berlin le mouvement dada animé par Huelsenbeck et Hausman. En 1920, il se consacre à l'écriture et à la théorisation : ainsi, il contribue à la revue De Stijl (née en Hollande du groupe De Stijl dominé par Mondrian), sur la base du constructivisme. Enfanté par le cubisme et le futurisme (mouvement artistique fondé en Italie en 1909), le constructivisme utilise exclusivement des éléments géométriques comme le cercle, le rectangle ou la ligne droite. Richter crée G. une publication « révolutionnaire » pour les artistes. Mais la passion pour le cinéma le rattrape. Filmstudie (1926) qui associe des vues réelles aux abstractions et les films suivants sont des semi-documentaires, au montage fondé sur des analogies visuelles tel Inflation (1927). Sa meilleure réussite est Fantômes du matin (Vormittagsspuk-1928), où, dans le plus pur esprit dada, ses personnages sont aux prises avec de facétieux chapeaux volants.

Après 1930, il travaille à des documentaires de plus en plus engagés. Metall (1931-1932) sur une grève dans la métallurgie est interrompu par l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Il émigre à New York en 1941. Les Etats-Unis offrent un deuxième souffle à sa carrière artistique. Hans Richter devient le directeur de l'Institut Technique du Film au City College de New-York. Grâce à Peggy Guggenheim il réalise entre 1944 et 1946, Rêves à vendre (Dreams That Money Can Buy), en couleurs et parlant, dont il confie des parties à Calder, Marcel Duchamp, Max Ernst, Fernand Léger et Man Ray, mais où l'on peine à retrouver l'esprit d'avant-garde des années 20 qu'il entend y célébrer et qu'il célèbre encore dans 8 x 8 (film-collage de 1957) et Dadascope (1961) pour lequel il convie ses camarades dada, Hans Arp, Marcel Duchamp et Man Ray. En 1965, Richter publie Dada : art et anti-art , recueil d'événements et de rencontres qui ont jalonné sa vie et son oeuvre.

Cet artiste polyédrique, précurseur dès 1917 de la tendance lyrique de l'abstraction et l'une des figures les plus importantes du cinéma d'avant-garde, s'éteint en 1976 à Locarno, en Suisse.


Hans Richter - Tête Dada (Variation Arp)

Ghosts Before Breakfast (1927)


Marcel Janco 1895 -– 1984

Masque

Marcel Janco, Painter (1895 - 1984).
b. 1895, Bucharest, Romania.
Immigrated 1941.
Studies: 1915 Switzerland, architecture.
Teaching: 1953 Kibbutz Seminary, Oranim.
Prizes: 1945-46, 1951 Dizengoff Prize; 1958 Histadrut Prize; 1967 Israel Prize for Art. 1982 Worthy of the City of Tel Aviv.

1915 Went to Switzerland and joined Hugo Ball, Jean Arp.
1916 -19 An originator of the Dada movement and participated in all its activities. Painted the famous masks in the style of African masks which were exhibited in the 'Cabaret Voltaire'. Painted abstract reliefs, combining expressionism and cubism.
1921 After a short time in Paris, returned to Bucharest, worked in architecture and was active in the artists' groups.
1948 Was a founder of New Horizons Group.
1952 Participated in the Venice Biennale.
1954 Sao Paulo.
1953 A founder of the Artist's Village, Ein Hod.
Died 1984.




Affiche Dada
Dada Lock

The Spielberg Jewish Film Archive - Ein Hod

Vidéo sur l'atelier d'artistes de Marcel Janco en 1959.


Marcel Janco -Suite n° 2 bach in E minor adagio

Marcel Janco en Israel

Hans Arp 1886 -– 1966

Hans Arp dit Jean Arp, naquit le 16 septembre 1887 à Strasbourg. En 1904, il effectua un voyage à Paris, et découvrit l'Art Moderne, avant de fréquenter l'Académie de Weimar jusqu'en 1907, sous l'autorité de Henri Van de Velde. Après être entré à l'Académie Julian de Paris l'année suivante, il quitta cette dernière pour s'installer en Suisse où il fit la connaissance de Paul Klee en 1909. Deux ans plus tard il fonda le groupe « Le cercle moderne », et rencontra Kandinsky à Munich.

En 1912 il prit part à la deuxième exposition du « Cavalier Bleu ». L'année 1913 vit sa participation au premier Salon d'Automne de Berlin, avant qu'il ne vînt de nouveau à Paris en 1914, pour rencontrer Apollinaire, Modigliani, Delaunay, Picasso, Bonnard, Maillol et Max Jacob.

A la déclaration de la Première Guerre Mondiale, très affecté par le dilemme de sa double culture française et germanique, il se réfugia en Suisse, et exposa là-bas ses premières oeuvres abstraites, ainsi que des tapisseries et des collages. Les toiles présentées alors à la Galerie Tanner de Zurich exprimaient de strictes formes rectangulaires qui laissaient sous-entendre sa recherche d'un langage universel pouvant guérir la discorde de cette époque bouleversée.

Il délaissa alors la géométrie qui ne lui apparaissait plus comme une base suffisante à même d"engendrer une peinture créatrice, et se tourna vers la création de formes nées du hasard, ou des caprices de la nature, ou encore représentant des fragments d'objets qui s'apparentaient à l'irrationnel. Ses recherches furent en fait les prémices de l'expression du Mouvement Dada qu'il fonda à Zurich, en février 1916, aux côtés des artistes déjà nommés.

Il devint alors la personnalité dominante du groupe zurichois d'où émanèrent toutes les impulsions et toutes les suggestions. Sa rencontre avec l'artiste Sophie Taeuber qu'il épousa en 1921, le conforta dans cet art que partageait pleinement sa femme avec qui il créa en 1937 une « sculpture conjugale » singulière. En 1926, le couple s'installa à Meudon, près de Paris, et Arp s'intégra au groupe Surréaliste jusqu'en 1930, alors que dans le même temps, il participait également à l'existence du groupe « Cercle et carré » avec lequel il exposa en 1930, avant de rejoindre l'année suivante le groupe Abstraction Création. A partir des années trente, Arp qui avait délaissé le dadaïsme, poursuivit sa création en inventant les « papiers déchirés » qui étaient recollés ensuite dans un ordre hasardeux.

Son éclectisme naturel lui permit de « voyager » au travers de ces différents mouvements, sans cependant perdre l'originalité de son imposant monolithisme. Il entreprit à la même époque ses premières sculptures en ronde bosse qui le firent ensuite cataloguer par certains, plus comme un sculpteur que comme un artiste peintre.

Lorsque les nazis envahirent la France en 1940, le couple Arp se réfugia à Grasse pour poursuivre son travail de créateur. En 1943, alors que les deux artistes effectuaient un voyage clandestin en Suisse, Sophie Taeuber-Arp mourut accidentellement, après avoir partagé les idées de son mari, en l'assistant continuellement dans ses recherches plastiques et littéraires.

Après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, il entreprit plusieurs voyages qui le menèrent aux Etats-Unis, en Grèce, au Venezuela, ou en Italie où il obtint en 1954 le Prix International de la Biennale de Venise. Les années cinquante consacrèrent son succès international au travers de multiples expositions. Le Palais de l'Unesco à Paris possède de lui un relief en cuivre de quinze mètres de long réalisé en 1957.

Après avoir vécu les dernières années de sa riche existence de créateur avec sa seconde épouse, tant dans sa maison de Meudon que dans sa demeure de Locarno, en Suisse italienne, il mourut dans cette dernière ville, le 7 juin 1966 à l'âge de soixante-dix-neuf ans, en léguant au futur une production abondante où se mêlent les peintures, les sculptures, les collages, les assemblages, et les écrits d'un homme artiste unique, et dont l'art ne ressemble à aucun autre.

Alain VERMONT

Jean Arp dans Art Directory


Jean Arp dans helenablue

"For Arp, art is Arp"
L'expression est de Marcel Duchamp.

Bonne présentation des oeuvres et des citations d'Arp.

9 septembre 2013

Arp : Squares Arranged According to the Laws of Chance, 1916-17

Arp : Dessin automatique

Sophie Taeuber-Arp 1889 - 1943

Sophie Taueber-Arp avec Tête Dada 1920

Art: Dada: Sophie Taeuber-Arp

Vidéo sur YouTube

Sophie Taueber-Arp - Sans titre - 1918

Fondation Arp

L'atelier de Jean Arp et Sophie Taeuber

La Fondation Arp

Découvrez l'histoire singulière de l'atelier, de la vie, de l'oeuvre de Jean Arp, poète, peintre, sculpteur, et de Sophie Taeuber, peintre, sculpteur, architecte d'intérieur, sur le site de la Fondation Arp : 59 diapositives de l'atelier et des oeuvres !


Clamart - Maison de Jean Arp et Sophie Taeuber

Quelques belles photographies de la maison et des oeuvres des deux artistes.